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En Egypte, plus de 500 morts, craintes de nouvelles violences

Après une journée sanglante qui a débuté par l'évacuation brutale de partisans des Frères musulmans et s'est terminée par l'instauration de l'état d'urgence dans la moitié des provinces du pays, l'Egypte craignait un retour de la flambée de violence jeudi, qui a coûté la vie à au moins 500 personnes.
Le coût humain après les affrontements de mercredi reste encore incertain : selon le gouvernement, dont le bilan a augmenté tout au long de la matinée, au moins 525 personnes ont été tuées dans tout le pays, dont 482 civils et 43 policiers. Les Frères musulmans parlent de 2 200 morts et 10 000 blessés.
Un décompte indépendant reste compliqué, beaucoup de zones étant inaccessibles aux journalistes. Nos envoyés spéciaux au Caire se sont rendus dans un hôpital de fortune sur la place Rabiya Al-Adawiya, où l'on constate l'étendue des violences.
LES FRÈRES MUSULMANS RESTENT MOBILISÉS
Face à ce qu'ils appellent  "un coup d'Etat militaire" contre le président déchu Mohamed Morsi, les Frères musulmans ont appelé à nouveau leur partisans à descendre dans la rue. "Nous allons continuer jusqu'à ce que le coup d'Etat militaire soit mis en échec", a déclaré un des porte-parole de la confrérie, Gehad El-Haddad.
La police et l'armée ont répondu qu'elles n'accepteraient aucun nouveau "sit-in" des partisans de Mohamed Morsi. L'état d'urgence, proclamé selon les militaires pour une durée d'un mois, permet à l'armée de procéder à des arrestations et à des détentions illimitées, comme durant les trente années de présidence d'Hosni Moubarak.
Lire notre décryptage : Ce qu'implique le retour de l'état d'urgence
Le gouvernement de transition mis en place par les militaires accuse les islamistes d'avoir tiré sur la police et attaqué des églises coptes. Selon l'agence officielle MENA, proche du pouvoir, 84 personnes originaires de Suez auraient été déférées devant la justice militaire, dont des membres des Frères musulmans, accusés de meurtre et d'incendie d'église copte.
La justice égyptienne aurait par ailleurs prorogé de trente jours la période de détention de M. Morsi, déposé par l'armée le 3 juillet, toujours selon MENA.

de: lemonde.fr

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